Photographie de Camille Dugas. Crédit : Doriane Fréreau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photographie de François Peyrony. Crédit : François Peyrony.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photographie d’Olivier Cohen. Crédit : Manuel Gouthière.

 

Les autrices et auteurs du Spectacle vivant souhaitent écrire et que soit adoptée une « Charte des bonnes pratiques » dans le Spectacle vivant. Nous avons posé à trois auteurs de ce secteur la question :

« Comment une Charte des bonnes pratiques dans le Spectacle vivant protégera-t-elle les auteurs et autrices ? *

Une Charte des bonnes pratiques dans le spectacle vivant permettra de mettre en lumière certaines dérives, malheureusement monnaie courante dans nos métiers artistiques, et de servir d’appui aux créateurs lorsqu’ils y sont confrontés.

Peut-être, alors, en sera-t-il terminé :

  • des créations signées par un autre que celui qui les a réalisées,
  • des commandes livrées mais jamais rémunérées,
  • des créations originales réutilisées sans même que l’auteur en soit informé,
  • du non-respect de la qualité et des droits des auteurs,
  • des heures de travail non prises en compte et jamais rémunérées,
  • et de toutes autres mauvaises pratiques dont nous allons prendre connaissance en enquêtant auprès des créateurs, dans les domaines de la scénographie, de la musique de scène, des créations lumière et costume, de la chorégraphie, notamment.

 

En effet, les auteurs du spectacle vivant sont particulièrement touchés par ces dérives, alors même qu’ils sont souvent dans une situation précaire. Cela est dû à plusieurs facteurs :

  • une tradition orale très forte qui empêche d’avoir des traces écrites des commandes et donc de pouvoir prouver les choses en cas de litige,
  • une demande quasi systématique de commencer à travailler sans avoir signé aucun contrat,
  • une commande de maquettes très en amont, pour espérer avoir une aide financière pour un projet qui ne verra souvent, malheureusement, jamais le jour,
  • l’accaparement par un seul auteur des droits d’une œuvre pourtant collective,
  • une volonté économique, bien cachée sous des intentions écologiques, de réutiliser des œuvres originales sans l’accord de leur auteur,
  • et tout autre facteur qui apparaîtra lors de l’enquête préalable.

 

L’existence de cette Charte, idéalement validée par toutes les parties, permettra :

  • aux auteurs de pouvoir se protéger et se défendre, en ayant connaissance de ce que doivent être les bons usages, les bonnes pratiques,
  • aux institutions de disposer d’un cadre de référence pour s’assurer du rôle et de la place de chacun,
  • aux producteurs de prévoir des garanties pour les créateurs, lorsqu’ils leur passent commande, que la production ait lieu ou pas,
  • aux jeunes générations qui débutent dans nos métiers de disposer de références solides pour ne pas accepter des conditions inacceptables.

Camille Dugas, François Peyrony, Olivier Cohen

Cette Tribune libre a été oubliée dans le Bulletin des Auteurs n° 155.

 

 

 

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