Le collège auteurs (l’ATLF, la SCAM, la SGDL et le SNAC, qui représentent les 16 organisations du Conseil permanent des écrivains, et la Ligue des auteurs professionnels) a considéré que les conditions n’étaient pas encore (ou plus ?) réunies pour que l’accord en 5 points, négocié ces derniers mois avec le Syndicat national de l’édition, soit signé le lundi 24 octobre 2022.
Pour prendre connaissance du communiqué du collège auteurs dans sa totalité cliquer ici.
La signature en présence de la ministre est donc reportée.
C’est partie remise à :
- quand les conditions seront réunies pour une signature d’un texte finalisé. L’un des points de l’accord, celui sur la traduction doit en effet être réexaminé en fonction des remarques critiques formulées par le ministère,
- quand le contexte de la mission Sirinelli/Dormont sera clarifié… Qui définit ou dicte le périmètre des discussions au sein de la mission ? Le ministère de la Culture, qui a exprimé un point de vue équilibré au travers d’une lettre de mission ? Ou le SNE qui impose sa vision partisane du partage de valeur, au mépris de la lettre de mission qui engage le ministère ?
Dans un courrier officiel et désormais public, le SNE a coupé court à toute discussion sur le partage de la valeur. Les demandes des auteurs, présentées comme dangereuses et déstabilisantes pour l’économie du livre, ont été balayées.
Le SNE a repris les mêmes arguments par voie de presse, faisant le choix de se placer hors du cadre de discussion de la mission.
Si le modèle économique actuel convient et profite à de gros éditeurs représentés par le SNE, on sait que d’autres s’efforcent d’améliorer le partage de la valeur dans leurs pratiques professionnelles. Et cela dans l’intérêt même de l’économie du livre.
Dès lors, on comprend mal les réticences des représentants du SNE à s’engager dans ce cercle vertueux. On ne s’explique pas leur détermination à ne rien changer. Qu’ils s’interdisent un questionnement sur certaines pratiques, autour du partage de la valeur dans le secteur du livre, nous interroge, et interroge très certainement les pouvoirs publics.
Les auteurs attendent donc la position de la ministre à propos de la censure qui semble s’exercer sur la négociation collective, du fait de la stratégie de repli adoptée par les représentants de l’édition française.